Il a raison, mort au TrustFlow ! … ?

Publié le 23/03/2017

Nicolas Robineau, consultant SEO, a publié sur le nouveau blog de l’agence StudioClick un article appelé « Netlinking SEO : les vendeurs de liens qu’au Trust Flow sont des voleurs… je suis un repenti du Page Rank » qui vise ouvertement à faire polémique. Soumettre.fr (dont votre serviteur est le responsable technique) est bien une plate-forme qui vend du netlinking, et très évidemment le TrustFlow est un des critères prépondérants aussi chez nous. Sans qu’on se soit senti visés, c’est bien joué : voici notre réponse, avec un backlink (qui fera même un peu monter ton TrustFlow, tiens) et une incitation à aller lire cet excellent article.

Il a raison, mort au TrustFlow ! … ?

J’ai beaucoup apprécié ton retour d’expérience sur le gonflage artificiel de PageRank pour vendre des liens. Sans pousser autant que toi, j’en ai aussi profité, plutôt dans l’immobilier et en vendant sur feu TextLinkAds. Un PR 4 (obtenu sans réels efforts autres que quelques communiqués de presse et digg-like de copains) se vendait déjà une bonne cinquantaine d’euros, largement de quoi rentabiliser le contenu acheté à la pelle à Madagascar.

Puis, Google a doucement rangé au placard sa petite barre verte, et la communauté SEO s’est tournée vers d’autres indicateurs, TrustFlow de Majestic.com en tête. Rinse and repeat, le problème n’a fait que se déplacer.

Parce que là où on te rejoint à 100%, c’est que vendre des liens sur UN critère, quel qu’il soit, est dangereux (à part peut-être « le site où je place le lien ranke bien sur le mot-clef qui m’intéresse »). Le PageRank, le TrustFlow, et celui qui sera à la mode demain, sont issus de sociétés privées, qui font leur popote en mode « boîte noire » : il suffit de jeter un oeil dans la boîte pour savoir manipuler l’indicateur. Ca revient à se baser sur le nombre de followers pour évaluer la popularité d’un compte Twitter.

Ca devrait être le rôle des agences SEO (ce que nous n’avons pas vocation à être) d’éduquer leurs clients en amont, à prendre en compte plus de choses. Ce n’est pas monnaie courante : peut-être par facilité, par flemme, ou par incompétence crasse, mais la plupart de nos clients nous demandent ENCORE et TOUJOURS des comptes basés sur le TrustFlow. C’est inefficace. C’est lourd. On se retrouve à faire du consulting, voire même de la « formation » par téléphone, pour expliquer les basics et éviter de vendre de la poudre aux yeux : c’est le monde à l’envers… La tentation existe de vendre des liens au TF, d’encaisser et de laisser couler. Le souci, c’est qu’on aurait très peu d’impact sur les positionnements, et donc, pas de business à part à court terme et/ou en one-shot : pas pérenne, et surtout, pas intéressant au quotidien (Je me suis pas fait chier à monter ma boîte pour subir des journées inintéressantes).

Je peux comprendre l’attrait de ces indicateurs « snackables » (comme dirait l’autre). Faciles à consommer, faciles à comprendre, ça claque sur l’écran de la salle de réunion, et quand tu regardes un site énorme (genre site de presse nationale), tu tombes forcément sur des TF de malade. LeMonde.fr : 77, LesEchos.fr : 68. Normal. Plein de contenu, plutôt bien écrit, grosse visibilité, des liens entrants dans tous les sens : ce sont des sites qui se portent bien.

Du coup, on y croit, ou pas ? Bah c’est compliqué. Ca ne suffit pas. Mais alors, comment on évalue la bonne santé d’un site ? Evidemment, le sujet est très vaste, mais voilà quelques pistes qu’on a relevées pendant qu’on bossait sur notre algo (notre popote à nous). On peut regarder, par exemple :

  • le Topical Trust Flow chez Majestic : un peu plus pertinent que le TrustFlow tout court, il sert surtout à se faire une idée de la thématique des sites qui font un lien vers le site cible. Comme le TrustFlow, facile à manipuler, donc insuffisant.
  • le nombre de Domain Organic Search Keywords de chez SEMrush : c’est le nombre de positions parmi le top 20 sur Google qu’obtient un site. Ca ne suffit pas, car si j’ajoute 300.000 pages de bouillie sur un site, je risque d’accrocher accidentellement quelques positions, ce qui faussera la donnée.
  • les metrics sociales du site : un site avec un TF de 60 mais une page Facebook avec seulement 11 like ? Hmm, étrange. Là encore, l’achat de like/followers étant toujours florissant, impossible de fier à ces chiffres.
  • le nombre moyen de commentaires par article : ça peut aider à se faire une idée de la puissance de la communauté qui est derrière le site.
  • le nombre de domaines référents (via SEMrush par exemple) : c’est le nombre de noms de domaines différents qui ont fait au moins un lien vers notre site. Encore un indicateur foireux, puisqu’un blast depuis des forums russes fera exploser ce chiffre.
  • le design du site : un WordPress a peine dézippé aura du mal à convaincre. Peut être faussé pour 60 balles et une petite heure de travail avec des thèmes achetés chez ThemeForest.
  • l’apport en contenus frais : signal positif si le site est mis à jour souvent, avec du contenu de qualité. Là encore, critère qualitatif donc très difficile à faire entrer dans un process carré, d’autant plus quand on est sur une thématique technique qu’on ne maîtrise pas pleinement.
  • le nombre de liens sortants (sur une page ou sur un domaine) : de son petit sobriquet « OBL » (pour Outbound Links). S’il est trop haut, le link juice peut être dilué. S’il est trop bas, votre lien pourra paraître d’autant plus suspect.

Bref, tout ça pour dire, Nico, qu’on est bien d’accord avec toi : vendre des liens uniquement sur UN critère (le TrustFlow ou un autre), c’est suicidaire. Quand Google sifflera la fin de la récré (Panda, Pingouin, et autres animaux exotiques…) ça risque de faire mal. Par contre, si on arrive à dégoter un lien depuis un domaine pour lequel l’ensemble des critères sont au vert, on devrait avoir un boost sensible, durable, et relativement safe, des rankings.

Quoi de mieux pour conclure cet article que de vous annoncer que Soumettre.fr est fier et heureux de figurer parmi les sponsors de la journée WebCampDay organisée par Nicolas Robineau le 19 mai 2017 à Angers. On aura sûrement l’occasion d’y continuer cette discussion.

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